En cette période si particulière et bousculée de toutes parts, la pierre reste une valeur refuge tangible. Si cet actif résiste, à l'instar du moral des acquéreurs, est-il encore sûr de s'y jeter la fleur au fusil ?
En 2021, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a facilité les conditions d’accès aux prêts immobiliers, en allongeant, notamment, leur durée à 27 ans, contre 25 en 2020. Les taux d’endettement, eux, se sont élargis à 35 %, contre 33 % en 2020.
Parallèlement à cela, les taux d'intérêts continuent d'être historiquement bas. Avec une moyenne nationale comprise entre 1,20 % et 1,80 %, ces derniers passent parfois sous la barre des 1 % ! De quoi donner envie de multiplier les rendez-vous chez le notaire.
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Les signaux sont au vert, mais...
Si certains indicateurs clés font de l'œil aux investisseurs, des incertitudes continuent toutefois de planer sur l'immobilier, crise sanitaire liée au Covid-19 oblige.
Dans un contexte où le marché atteint, en effet, des sommets actuellement, et que les biens s'arrachent à prix d'or, certains experts tablent sur une probable baisse du marché, dans les prochains mois.
La bourse évolue vite. A contrario, l'immobilier est plus lent, et n'a "pas encore absorbé l’impact de la crise sanitaire" indique renovationettravaux.fr. Il pourrait donc, plus tard, se voir affaibli par la hausse du nombre de chômeurs, ou d'emplois menacés par la crise, couplée à la baisse globale du pouvoir d'achat. Ou plutôt à la frilosité de certains particuliers. En effet, en cette période de crise conjoncturelle -marquée par une politique de sauvetage économique inédite, ceux-ci sont plutôt enclins à l'épargne de précaution.
La conséquence ? Un marché moins en tension, où il y a plus de biens en vente, et moins d'acheteurs. La formule est simple, et dans la loi de l'offre et de la demande, les prix baissent vite.
Acheter maintenant consiste alors à se montrer potentiellement très généreux, en achetant des biens trop chers, sans visibilité sur le taux de chute de l'immobilier dans les prochaines années. À cela s'ajoute l'incertitude liée au changement de gouvernement en 2022. Une hausse des impôts fonciers n'étant, pour le moment, pas à exclure.
Revenons-en à la baisse des prix, qui reste à nuancer. Une étude S&P, repérée par Les Echos, montre effectivement, que les prix immobiliers devraient continuer leur progression en 2022 et 2023 sur le Vieux continent. Pour Capital, cette baisse ne serait "pas forcément une mauvaise nouvelle" et "pourrait même [...] s’avérer salutaire, ne serait-ce que pour redonner de la solvabilité à une demande fragile".
Somme toute, quelles que soient leurs fluctuations, il en faudrait réunir beaucoup de paramètres pour que des marchés très forts (Paris, Lyon...), où la bulle immobilière ne cesse de grossir, ne s'effondrent durablement... en quelques mois.
À l'heure actuelle, les baisses observées ne sont que de l'ordre de quelques points, compte tenu du désamour grandissant pour les métropoles. Elles facilitent surtout l'accession à certains biens d'exception à des poignées d'investisseurs à fort pouvoir d'achat.
Un désamour qui n'est peut-être, lui aussi, que conjoncturel. Envie de vert et de grands espaces boostée par le télétravail, attachement à la vie urbaine, à ses facilités et à la sociabilisation qu'elle permet... Force est de constater que le match est bel et bien en train de se jouer, au détriment de beaucoup de pronostics, donnés presque gagnants il y a encore quelques mois.
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