Le lundi 4 avril 2022, le Giec a présenté le résumé du troisième volet de son sixième rapport d'évaluation, consacré aux préconisations pour réduire globalement les émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci visent à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme convenu avec l'Accord de Paris, en 2015. Les constats liminaires qui les accompagnent sont, sans surprise, saisissants.
Qu'est-ce que le rapport du Giec ?
Comme l'indique le ministère de la Transition Écologique, "les rapports du Giec fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées", en matière "d'évolution du climat", sur "ses causes" et ses "impacts". Ces travaux sont menés par un groupe d'experts de 195 états, depuis près de 35 ans.
Et de compléter que "cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile" et accompagner la limitation du "réchauffement [climatique, ndlr] et la gravité de ses impacts".
Les étapes d'élaboration d'un rapport du Giec sont nombreuses et rigoureuses. - Via ministère de la Transition Écologique.
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Quelles sont les conclusions du dernier rapport ?
L'Homme est "indiscutablement" responsable de sa situation. À ce titre, la planète s'est réchauffée d'1,1 °C, depuis l’ère préindustrielle. Ainsi, d'après le groupe d'experts sur l'évolution du climat, le rythme d’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère entre 1900 et 2019 -largement liée aux énergies fossiles- est, au moins, dix fois plus élevé que lors de n’importe quelle autre période des... 800 000 dernières années. Et la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plus de 2 millions d’années.
Des constats sombres, en prédiction d'un avenir qui le sera tout autant, si l'on n'agit pas en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Au programme : sécheresse, canicules et températures extrêmes -voire invivables, tempêtes, inondations, pénuries d’eau, montée du niveau des océans, pertes de récoltes agricoles… Et des effets en cascade sur toutes les populations, avec les plus fragiles au premier rang.
Le Secrétaire général de l'ONU s'est ému, sur Twitter, des conclusions du Giec.
Quid des propositions apportées ?
Le troisième volet du sixième rapport du Giec succède à celui publié le 28 février 2022, qui portait sur les effets, les vulnérabilités et les capacités d’adaptation, dans un contexte de changement climatique plus rapide que prévu ; une conclusion du premier volet (d'août 2021). Objectif de ce troisième rendu : donner les pistes à suivre pour l'atténuer au maximum, et s'assurer un avenir viable sur Terre.
Dans cette optique, il est vital d'atteindre “une réduction rapide, radicale et le plus souvent immédiate des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs”, insistent les experts.
Énergie moins carbonée
Le groupe intergouvernemental d'experts suggère, ainsi, de remplacer les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) au profit de sources énergétiques dites "bas-carbone", voire "neutres" (hydroélectricité, photovoltaïque, éolien...). À ce titre, le Giec souhaiterait voir se mettre en place des techniques d'élimination du carbone, et du méthane dans une moindre mesure. Les méthodes pour retirer le CO2 de l’atmosphère (comme le recours massif aux plantations d'arbres) étant "essentielles" pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou à 2 °C d’ici à 2100, abondent-ils. Des propositions soutenues par le Secrétaire général de l'ONU, qui a également insisté, après la publication du rapport, sur l'importance "d'étendre l'accès à l'électricité, d'améliorer l'efficacité énergétique et d'accroître l'utilisation de combustibles alternatifs, tels que l'hydrogène".
Réduction de la demande énergétique
Au-delà, "sobriété" est l'un des mots d'ordre des experts du Giec. Ainsi, ces derniers préconisent des modifications structurelles visant à abaisser la demande énergétique. Elles concernent des domaines majoritaires de nos sociétés, comme :
- L'alimentation, à travers un régime alimentaire moins carné ;
- Le logement, via l'amélioration de l'isolation des bâtiments ;
- Le travail, avec un recours plus accru au télétravail ;
- Les transports, via la multiplication des véhicules électriques, ou des mobilités douces ;
- La consommation, au sens sens large, via la réduction de tout type de gaspillage ;
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Les experts du Giec encouragent également à repenser le fonctionnement futur des zones urbanisées, qui représenteront 70 % de la population mondiale, en 2050. Devant ce phénomène, le rapport suggère "une consommation d'énergie réduite (par exemple en créant des villes compactes et piétonnes), [...] l'électrification des transports en combinaison avec des sources d'énergie à faibles émissions et [une] meilleure absorption et stockage du carbone en utilisant la nature", rapportent les Nations Unies.
Un impact individuel à réduire dès maintenant
Face à des constats alarmants, et à des préconisations concrètes, chacun peut alors se demander légitimement comment agir à son échelle... dès maintenant. Bonne nouvelle, c'est rapidement possible. Dans ce but, les travaux à mener et les gestes à faire chez soi sont multiples. Parmi une pincée d'entre eux, remplacer une chaudière gaz par une pompe à chaleur, réparer son électroménager, plutôt que de le remplacer, ou encore améliorer son confort d'été sans avoir recours à la climatisation...
Il y a fort à penser que nous soyons tous sur la voie d'un changement de mode de vie. Nos avenirs en dépendent.
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Références :
- Vie-Publique.fr | "Rapport du Giec d'avril 2022 : quelles solutions face au réchauffement climatique ?"
- Positivr.fr | "Climat : voici les principales conclusions alarmantes du rapport du Giec"
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