L'interprofession forêt-bois fait part de ses axes pour la filière

Les représentants des organisations professionnelles ont présenté le manifeste "Filière forêt-bois, enjeux et défis pour la souveraineté nationale", lors d’une conférence de presse organisée le 2 février 2022, par France Bois Forêt et France Bois Industries Entreprises. Objectif : soutenir le bois en France, et appuyer sur son faible impact carbone.

ACTU - Un an après l'exercice de séduction de la filière forêt-bois, pour son plan Ambition Bois-Construction 2030, celle-ci a fait part de ses propositions aux candidats, à quelques semaines du premier tour de l'élection présidentielle. Dans un communiqué publié il y a un an, le Comité stratégique de la filière bois expliquait vouloir "accompagner l’entrée en vigueur de la RE2020, accélérer la réduction de l’empreinte carbone de la construction et soutenir la relance avec le bâtiment durable".

Aujourd'hui, tout l'enjeu est de poursuivre la démarche initiée, mais en allant plus loin, et plus vite. Notamment en interpellant les pouvoirs publics et -surtout- les potentiels futurs responsables politiques.

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Car il faut bien cerner toute l'envergure du chantier : atteindre la neutralité carbone, fixée à 2050, sous l'impulsion des objectifs européens, mais aussi de la loi de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), et de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Dans l'optique, les acteurs de la forêt et du bois-construction comptent bien "se [mobiliser] pour apporter [leur] contribution à l’effort collectif nécessaire à la décarbonation de la construction française".

Et le bois semble tout indiqué, notamment "puisqu’il présente le double intérêt d’être moins émissif pendant sa phase de production et de stocker du carbone sur l’ensemble de son cycle de vie, qui peut être très long, [permettant ainsi] de lutter contre le réchauffement climatique", rappelle villeintelligente-mag.fr.

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Sur Twitter, la filière affiche l'unité.

4 axes, 23 propositions

Il y a un an, dix "engagements stratégiques", portaient, entre autres, sur la formation et l'emploi, la R&D, le développement de l'offre ou, encore, la mixité des matériaux. Cette fois-ci, le plan d'action prend forme à travers quatre grandes thématiques, allant de la montée en puissance de la capacité industrielle pour répondre à la demande, au renforcement de l'attractivité des métiers, en passant par l'"adaptation" des forêts sur le long terme.

Plus de vingt leviers se ventilent, ainsi, dans ce manifeste en quatre axes. Parmi quelques vœux des interprofessions :

• Adapter les dispositifs de soutien à la taille des entreprises de la filière ;
• Développer l’usage de toutes les essences forestières ;
• Poursuivre le développement du bois-énergie ;
• Sécuriser et simplifier les conditions de la gestion forestière durable ;
• Déployer une grande campagne nationale de formation à la construction mixte et bas-carbone ;
• Consolider les avancées de la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020)...

Si Frédéric Carteret, président de France Bois Industrie Entreprises, cité par architecturebois.fr, a indiqué vouloir "atténuer, minimiser et aller vers la neutralité carbone", à travers cet éventail de propositions, Jean-Michel Servant, président de France Bois-Forêt, a insisté sur l'importance stratégique du bois, un matériau biosourcé désormais incontournable, qu'il faut "mettre [...] partout où c'est possible, en remplacement de matériaux ou d'énergies qui vont être plus consommatrices ou moins stockeuses de carbone", rapporte Le Journal du BTP.

"L’humanité fait face à deux crises majeures, le réchauffement climatique et l’effondrement bioclimatique. Si nous, acteurs de la filière bois, subissons le changement climatique, nous sommes aussi une partie de la solution en tant que filière stratégique", a ajouté J.-M. Servant.

Dans ce contexte, l’Union de la Coopération Forestière Française (UCFF), a également formulé la volonté que "ces propositions pour accompagner l’essor de la filière forêt bois et renforcer la résilience des forêts [puissent] être considérées à l’occasion de l’élection présidentielle d’avril 2022 et des élections législatives de juin 2022."

Poumon de la planète

Répartie sur 17 millions d’hectares, la forêt française est la 4^è la plus importante de l’Union européenne en surface. Avec un stock de bois sur pied en très forte croissance ces dernières décennies (plus de 50 % en 35 ans), celle-ci est, alors, "très loin d’être surexploitée", rappelle l'Union des Industriels et Constructeurs Bois (UICB). Et, chaque année, en France, le bois récolté ne représente que 60 % de l’accroissement biologique de la forêt, grâce à une "gestion raisonnée", complète l'UICB. Au point que 63 % des besoins français de bois d’œuvre (construction, menuiserie…) sont produits avec des arbres de la forêt du territoire.

Tout cela vient en appui d'un vif plébiscite des Français le concernant. Au-delà de consommer "local", ils admettent, en effet, que sa présence peut être déterminante dans certains choix. Son influence est même "positive" dans 75 % des choix lorsqu'il est question d’une location ; un chiffre grimpant à 80 %, lorsqu’un achat est évoqué, détaillait une enquête menée par CSA pour la filière bois, au printemps 2021.

Outre les particuliers, de nombreux secteurs professionnels (emballage, ameublement, énergie...) sont également favorables au développement de l’usage de ce matériau.

Tout laisse à croire, donc, que les interprofessions "forêt" et "bois" soient en bonne voie pour convaincre. Surtout, lorsqu'on sait que la filière pèse environ 60 milliards d'euros (CA), pour près d'un demi-million d'emplois directs et indirects dans le pays.

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Références :

• leboisinternational.com
• batiweb.com