Focalisée sur la consommation énergétique des bâtiments neufs, résidentiels ou pas, mais aussi leur bilan carbone, la Réglementation Thermique 2020 (RT 2020) est attendue cette année. Exit la RT 2012, en vigueur depuis plus de 8 ans. Sa version revue et améliorée va imposer de nouveaux standards dans la construction, et enclencher une dynamique d'amélioration des matériaux de construction et de limitation de la dépense énergétique. Quelles sont ses ambitions, et que va-t-elle changer ?
Des objectifs clairement affichés
À l'heure où l'écologie est au cœur des programmes immobiliers neufs, tous les regards sont portés sur la RT 2020, aussi connue en tant que Réglementation Environnementale (RE 2020), une nouvelle mouture de la Réglementation Thermique, plus que jamais d'actualité.
Obligatoire pour tous les bâtiments neufs dès le 1ier janvier 2021 (elle s'applique déjà pour les bâtiments publics neufs depuis 2018), elle complétera et améliorera sa prédécesseure.
Elle aura pour principal but de réduire l'empreinte carbone (émissions de CO2) et de stopper le gaspillage énergétique, en contrôlant consommation et bilans relatifs aux logements neufs. L'enjeu est clair : faire un pas de plus dans la transition énergétique, en fixant des contraintes plus restrictives pour les secteurs du bâtiment et de la construction en général.
En effet, à l'horizon 2030, l'objectif est de réduire de 40% les émissions de CO2, par rapport à leur niveau de 1990, et d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, de plus de 30%. Pour 2050, c'est la neutralité carbone qui est annoncée. Ces projets visent à obtenir des bâtiments plus performants et respectueux de la planète, pour faire suite au Grenelle de l'Environnement de 2007, qui affichait une volonté de diviser par trois la consommation énergétique des constructions neuves.
C'est ainsi que tout un programme se met en marche pour répondre à cet objectif.
L'entretien régulier des appareils de chauffage : un premier pas en faveur de l'écologie !
Bâtiments passifs et BEPOS au rendez-vous
La bientôt remplacée RT 2012 prévoyait déjà que les nouvelles constructions tendent à devenir des bâtiments basse consommation (BBC), à travers les labels de haute ou très haute performance énergétique (HPE / THPE). Aujourd'hui, ses prérequis se solidifient et confirment la volonté de tendre vers une majorité de bâtiments passifs, capables de dépenser très peu d'énergie, et de recycler ce qu'ils produisent.
La RT 2020 va même au-delà, en instaurant les bâtiments à énergie positive (BEPOS), qui devront produire plus d'énergie qu'ils n'en consomment, en mobilisant un maximum d'énergies renouvelables.
Les maisons passives allieront retour aux sources, pour les matériaux, et innovation technologique.
Dans cette logique, les obligations sont claires. Les nouvelles constructions devront être capables de produire leur énergie, de façon à ce que leur bilan énergétique soit positif sur au moins cinq utilitaires : chauffage, luminaires, eau chaude, climatisation... Quant à la consommation de chauffage, elle ne pourra pas excéder 12 kwhep/m² par an ; la consommation totale d'énergie primaire (eau chaude sanitaire, éclairage, appareils électriques...), elle, devra être en deçà de 100 kWh/m² par an.
Dès le 1ier janvier 2021, un grand nombre de foyers neufs devront subséquemment produire leurs propres ressources.
Nouveaux standards dans la construction et la production d'énergie
Cette mutation profonde dans les mondes du bâtiment et de la construction va influencer "le choix des produits de construction, leur provenance, leur recyclage, et le type d'énergie utilisée (gaz, électricité, énergies renouvelables…)" soulignait, en mai dernier, le Conseil Supérieur de la Construction et de l'Efficacité Énergétique (CSCEE). En enjoignant les constructeurs à faire baisser le bilan énergétique à 0, la RT 2020 va donc les forcer à jouer un tour de force inédit, tout en accélérant l'innovation dans de nombreux domaines connexes.
Pour le moment, on peut dire que la mise en œuvre de ce projet va passer par le strict respect de préconisations d'ordre conceptuel et technique, récemment relevées par la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment :
- L'isolation des bâtiments devra être parfaitement optimisée et avoir recours, si possible, à des matériaux naturels (chanvre, ouate de cellulose, liège, fibre de bois...) ou minéraux (laine de verre, laine de roche...) ;
- Les vitrages devront idéalement être isolants, chauffants et rafraîchissants ;
- Le bâti devra idéalement faire appel à des matières telles que la terre cuite, crue, ou le bois ;
- Aucun pont thermique ne devra mettre en péril les performances du bâtiment ;
- L'orientation des grandes ouvertures devra se faire vers le sud pour profiter de l'énergie solaire...
Les équipements liés à la production d'énergie sont également au cœur du dispositif :
- La production d'électricité pourra se faire au moyen de panneaux photovoltaïques ou aérovoltaïques et d'éoliennes domestiques ;
- Les chauffe-eaux solaires, puits canadiens, pompes à chaleur réversibles et VMC thermodynamiques vont se développer, en matière de chauffage ;
- Le recours à l'eau sera facilité par l'installation de récupérateurs d'eau de pluie et d'adoucisseurs ;
- Volets automatisés, douches économes, chauffage au bois ou lampes à basse consommation devront se démocratiser ;
- Toute surproduction énergétique devra être redistribuée sur le réseau public...
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Je découvre le tarif estimatif
S'adressant principalement aux professionnels du bâtiment, la RT 2020 impactera également les particuliers, qui ont aussi tout un rôle à jouer dans la transition énergétique. Incités à l'autoconsommation, ces derniers sont -et vont continuer d'être- responsabilisés au quotidien, moyennant, entre autres, un fort essor des applications domotiques permettant de suivre précisément la consommation et de réaliser des économies d'énergie. Économies par ailleurs nécessaires pour amortir le coût des constructions, qui pourra représenter un surinvestissement compris entre 5 et 10%.
Le secteur du bâtiment consomme plus de 40% de l'énergie consommée en Europe, devant l'industrie et les transports, et la volonté de maîtriser les usages énergétiques ne date pas d'hier. Une première réglementation thermique avait en effet déjà été mise en place en 1974, suivie par les RT 2000, 2005 et 2012. La nouvelle norme s'inscrit donc pleinement dans leur continuité et dans la prise de conscience écologique des dernières années.
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