Omniprésent dans la vie quotidienne, le bruit, lorsqu'il est trop important, provoque rapidement des effets notables sur la santé. Une étude Ifop révèle même que plus de 8 Français sur 10 s'en préoccupent, au point que certains en font la principale justification d'un déménagement. Dans ce contexte, quels moyens employer pour isoler efficacement son appartement et éviter d'en arriver à des situations extrêmes ? Mode d'emploi.
SOMMAIRE
- Comment réduire le bruit dans un appartement ?
- Comment insonoriser un appartement, élément par élément ?
- Isolation phonique : que dit la réglementation ?
Comment réduire le bruit dans un appartement ?
Il est tout à fait légitime que vous souhaitiez écouter de la musique sans déranger personne ou pouvoir travailler chez vous sans entendre la télévision des voisins !
Que vous soyez victime ou source de bruit, le problème peut vite devenir invivable et être au cœur de tensions. Identifiez-le et tentez de le traiter à la source, si ce dernier constitue votre principal souci, de façon à éviter d'en arriver à des situations délicates. Ainsi, commencez par :
- Dialoguer avec vos voisins et trouver des palliatifs à vos problématiques, éventuellement mutuelles ;
- Changer vos comportements, pour ne pas être source de nuisances (ne pas marcher avec vos chaussures chez vous, installer des patins sous les pieds de chaises...) ;
Vous pouvez également faire appel à des moyens relativement faciles à mettre en œuvre, pour compléter ces premières actions, tels que :
- Meubler les espaces vides ;
- Tuer la réverbération en installant des tapis ou des doubles-rideaux épais ;
- Repeindre les murs et plafonds avec une peinture insonorisante, capable d'étouffer le bruit de 3 à 15 dB, selon les fréquences ;
Il s'agit, évidemment, d'étapes préliminaires à d'autres actions impliquant, cette fois-ci, de réels travaux d'aménagement.
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Comment insonoriser un appartement, élément par élément ?
Rénover un appartement des années 70 ou des années 60, un appartement haussmannien ou un studio n'est pas une mince affaire, et l'insonorisation est souvent un dénominateur commun de ce projet, surtout lorsque les premiers palliatifs -relevant plutôt du bricolage ou de la décoration- ne suffisent pas. Il est alors, souvent, nécessaire de procéder élément par élément, après avoir identifié les sources de bruit.
1. Calfeutrez les portes et les fenêtres
Si l'air passe, le son passe. Et donc le bruit. Dans ce sens, les ouvrants sont les premiers que l'on incrimine lorsqu'il est question de nuisances sonores. Mal calfeutrés et mal étanchés, ces derniers laissent s'immiscer les bruits extérieurs de la rue ou des parties communes de l'immeuble, comme cela peut-être le cas pour la porte d'entrée.
Il convient également d'éviter les portes à âme creuse installées (souvent par défaut) à l'intérieur des logements et de préférer les seuils de porte tombants et anti-bruits, précise l'architecte Clara Cardinaud, dans Arch And Home.
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Pour ce qui est des fenêtres, le vitrage est pour beaucoup dans les performances acoustiques, mais aussi thermiques des logements, par ailleurs garanties par la certification Cekal. D'une façon générale, il convient de faire un gros effort dans le choix d'un double vitrage à isolation renforcée (VIR), voire d'un triple vitrage, ainsi que dans le choix de volets roulants et/ou de rideaux phoniques épais.
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2. Éliminez les failles de vos plafonds
Isoler acoustiquement votre plafond vous permettra de diminuer la perception du bruit émis depuis votre appartement, chez vos voisins notamment, mais également de vous prémunir des bruits provenant des étages supérieurs. EldoTravo rappelle que l'une des solutions les plus accessibles est l'application de plaques ou de rouleaux de sous-plafond collé, ou d'une isolation Placo® Phonique, que l'on préfère pour les faibles hauteurs sous plafond.
Ces deux précédentes options ne remplacent, par contre, aucunement le faux plafond acoustique sur ossature métallique, qui reste le moyen le plus efficace -mais aussi le plus onéreux- d'isoler contre le bruit. Couplé à un vide comblé d'isolant en fibres végétales (laine de verre, laine de roche), celui-ci est parfois totalement désolidarisé du plancher et fixé de mur à mur (ossature longue portée et fixation anti-vibratile), pour de meilleures performances face aux bruits d'impacts ou de vibrations.
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3. Ne négligez pas les murs
L'isolation des murs est souvent considérée comme la plus délicate. Dans le cas des appartements anciens, il est souvent préconisé de supprimer le revêtement d'origine et d'isoler par l'intérieur, avant d'installer un nouveau revêtement complété par un enduit spécifique. La seconde option, moins coûteuse, consiste à installer des barres résilientes ou des plaques phoniques sur le revêtement existant.
Vous pouvez également créer une fausse cloison en plaçant un maximum de meubles contre les murs de chambres ou les murs mitoyens, comme des bibliothèques de livres, de façon à étouffer les fréquences de pièce à pièce.
Le mobilier rempli de livres est particulièrement efficace face aux hautes fréquences et à la réverbération.
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4. Faites également un travail sur vos sols
Tout comme les plafonds, les sols sont de véritables vecteurs de fréquences, surtout dans les copropriétés en étages. Heureusement, et selon leurs types, divers moyens permettent de les insonoriser de façon efficace :
- Pour les planchers en béton, les travaux d'isolation phonique sont réalisés à l'aide de panneaux de laine minérale et d'une chape en béton ;
- Dans le cas de l'isolation phonique d'un plancher en bois, l'isolant est intégré à la structure du plancher, qui offre l'avantage de ne pas réduire la hauteur sous plafond ;
- L'isolation phonique peut également être réalisée sous le plancher. Dans ce cas, un faux plafond composé d'une laine minérale et de plaques de plâtre est ajouté dans les pièces inférieures ;
- Les parquets flottants peuvent faire l'objet d'une insonorisation par application de produit isolant couvrant ;
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Enfin, la sous-couche spéciale vinyle pour sol en plastique, la sous-couche en aggloméré de caoutchouc ou la moquette épaisse spéciale insonorisation permettent également de gagner de précieux dB ! Dans le cas d'une copropriété, la pose d'un revêtement de sol souple et amortissant dans un appartement supérieur pourra, par exemple, permettre de réduire les bruits émis par les pas ou les chutes d'objets sur le sol. Tout comme dans une surface de bureaux installée au-dessus d'habitations, où de la moquette absorbera les nombreux déplacements des collaborateurs.
Isolation phonique : que dit la réglementation ?
D'après l'association Qualitel et le Ministère de la Transition Écologique, "les premières exigences acoustiques réglementaires ont été appliquées à tous les bâtiments en 1969". Avant, aucune réglementation n'avait été clairement établie. Mais depuis, les réglementations acoustiques des logements ont bien évolué, notamment en matière de constructions neuves.
On retiendra, par exemple, que des seuils minimaux à respecter ont été imposés (et parfois revus dans des arrêtés relatifs aux constructions réalisées entre 1996 et 1999) pour les constructions jusqu'à 1995, où le niveau sonore ne doit pas dépasser 35 dB dans les pièces principales et être sous le seuil des 38 dB, dans les salles de bain et cuisines.
Enfin, c'est la NRA de 1999 qui édicte les réglementations pour les constructions neuves réalisées à partir des années 2000, en fixant, notamment, des indices d'isolation acoustique aux bruits de choc, aux bruits d'impacts ou des indices d'affaiblissement acoustique.
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Que considère-t-on comme du bruit ?
Le bruit se propage par l'air et les matériaux de construction. Il est, à ce titre, particulièrement difficile à maîtriser. Identifier sa provenance et son trajet peuvent, ainsi, aider à lutter contre sa propagation. On le distingue alors sous différentes familles, et selon ses sources :
- Le bruit aérien : il ne provient pas de contacts avec la structure construite (circulation sur une route passante, travaux de voirie, voix, sons d'animaux, d'un aéroport ou d'une cour d'école...) ;
- Le bruit d'impact (ou solidien) : il a une vibration ou un choc comme origine (travaux sur une structure bâtie, meubles déplacés, porte qui claque, talons sur un sol...) ;
- Le bruit d'équipement : il est émis par les appareils communs des copropriétés (ascenseur, chaudière collective, VMC...) ;
Parvenir à un vrai confort acoustique et procéder à la meilleure isolation phonique pour un logement est un exercice complexe. Si complexe, qu'il est souvent nécessaire de faire appel à des bureaux d'études spécialisés ou à des acousticiens pour définir de véritables axes d'amélioration. Outre des préconisations de premier niveau, ces derniers sont, en effet, les seuls à pouvoir recommander le choix de matériaux poreux ou naturels (bois, terre...) ou l'installation de canalisations en PVC (qui transportent moins les fréquences que les tubes en métal) dans de gros projets de rénovation, ou lors de constructions neuves.
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Références :
- Engie - Particuliers : "Isolation phonique de votre appartement : toutes les astuces"
- Serenata.tm.fr
- Le Figaro - Propriétés
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