Dans un contexte où les Français sont plus souvent chez eux, certains ont revu leurs critères en matière de logement. Souffrant de l'enfermement et du manque d'espace, les Franciliens et hyper-citadins lorgnent sur la province, alors que les provinciaux, eux, entendent bien le rester. De quoi faire basculer tout le marché immo ? À voir...
Les grandes villes décriées
Après deux confinements, les particuliers, et surtout les Franciliens, ont légèrement changé leur fusil d'épaule. Bien'Ici explique que, depuis peu, les professionnels enregistrent effectivement des hausses des recherches concernant les maisons avec jardin, en périphérie de villes moyennes ou les logements loin des centres-villes.
De son côté, une étude conjointe Capelli et Poll&Roll indique que 20% des personnes interrogées envisagent sérieusement de changer de logement après la crise du coronavirus, mettant en avant des critères comme la taille de la surface recherchée, les espaces extérieurs (balcon, terrasse...), le calme et la proximité avec la nature... plus qu'avec le lieu de travail !
De nouvelles attentes, corroborées par SeLoger, qui confirme que 86% des Franciliens voulaient acheter un logement en Île-de-France en février dernier, contre 77% aujourd'hui. Quant à la start-up Paris Je Te Quitte, elle a connu une hausse de trafic plutôt révélatrice, de 56%, sur son site internet, pendant le premier confinement, indique La Nouvelle République.
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Fort engouement pour la province
Il est, donc, de plus en plus question d'espace et de grand air, et il est indéniable que la mise sous cloche, par deux fois, de l'intégralité du pays est passée par là pour amplifier la tendance. La sensation d'isolement en hausse, l'envie d'éviter les bains de foule ou les transports en commun et la mise à mal psychologique se font d'autant plus ressentir dans la capitale, de plus en plus boudée par ses habitants.
D'après une étude Cadremploi, le confinement a même été "le déclic pour quitter Paris" pour de nombreux cadres, au profit de métropoles régionales comme Bordeaux, Nantes, Lyon ou Montpellier.
Si les Franciliens sont de plus en plus nombreux à chercher à s'installer en province, c'est aussi car ils ont parfois pu goûter à des endroits un peu retirés pour exercer leurs métiers, comme au bureau. Une généralisation massive du télétravail ouvrant des perspectives et un champ des possibles encore méconnus avant la situation critique liée au Covid-19.
Quant aux provinciaux, ils sont une écrasante majorité de 97% à vouloir le rester, loin d'être convaincus de l'attractivité de la capitale. Une tendance qui se confirme sur la durée, et qui ne peut que créditer les régions.
Les ménages se dirigent de plus en plus vers les espaces résidentiels périphériques.
Prix stables pour le moment
Ces constats laissent bien penser que Paris est moins attractive. Un possible exode de certains de ses habitants peut-il, pour autant, entraîner une flambée des prix en régions ?
Non, d'après SeLoger dont l'étude indique qu’aucune région n’a véritablement vu exploser son attractivité post-confinement. C'est même plutôt le statu quo qui prévaut pour le moment ; le Nord-Ouest ayant, certes, légèrement gagné en attractivité, avec des intentions d'achat à la hausse, alors que le Sud-Ouest, lui, observe une légère décote.
Toutefois, les prix ont globalement augmenté sur l'ensemble du territoire, entre le 1er semestre 2019 et le même de 2020, de 2,3% pour les maisons et de 3,1% pour les appartements.
Au printemps, le secteur immobilier n'allait d'ailleurs "pas plus mal que le reste" étant donné qu'il ne connaissait "pas structurellement de problème", estimait Eric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA France, interrogé par 20 Minutes.
Le marché est donc loin du collapse total. Une affirmation confirmée par les notaires, qui confiaient récemment au Figaro Immobilier que "seules des conséquences économiques majeures et persistantes seraient susceptibles d’impacter significativement les prix".
Il en faudrait donc bien plus (des mutations structurelles profondes plutôt que conjoncturelles) pour que les prix explosent drastiquement en régions ou s'effondrent à Paris. La tension -notamment des investisseurs étrangers- y reste, par ailleurs, encore très forte, bien que tous les arrondissements, à l'exception du 19ème, enregistrent une légère baisse des prix comprise entre 0,2 à 1,1%.
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Mis à l'arrêt consécutivement deux fois de suite -l'arrêt des visites physiques et la fermeture des agences n'ayant pas aidé, le marché immobilier reste solide et équilibré.
Il perdure donc loin du cataclysme, qu'il s'agisse d'une potentielle dégringolade en Île-de-France ou d'une courbe exponentielle incontrôlable en Province.
Mais il est certain que le marché se transformera, appuyé notamment par les changements de stratégies des investisseurs ou des entrepreneurs, au profit de bassins d'activités provinciaux s'étant révélés, en période de crise sanitaire. Certaines métropoles sont donc sur la pente ascendante, mais seules les évolutions de l'épidémie et des usages seront en mesure de verrouiller telle ou telle tendance dans les prochains mois.
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