Depuis plusieurs années, la tendance est aux grands espaces dans les logements, nécessitant, parfois, d'ouvrir ou d'abattre une partie de leur squelette : les murs porteurs. Chargés de renforcer la structure des maisons et immeubles, ces murs supportent les charges des dalles et des cloisons des étages supérieurs, voire d'une partie de la toiture. Contrairement aux idées reçues, il est possible de les modifier, mais cet acte de gros œuvre nécessite de prendre de primordiales mesures d'identification et de prévention. On a fait le point pour vous !
Comment savoir si un mur est porteur ou non ?
Quelques indices structurels permettent de se faire une idée de la nature d'une paroi, bien que les plans du bâti constituent la meilleure source d'information, à l'heure d'identifier les murs porteurs qui constituent un logement.
1. Tendez l'oreille et focalisez-vous sur sa sonorité
Les choses simples sont parfois les plus efficaces. En effet, un léger tapotement peut souvent aider à reconnaître un mur porteur : si le son produit est sourd, le mur est certainement plein (en béton armé, briques, pierre, parpaings...), et a de grandes chances d'être porteur ou de refend. A contrario, s'il sonne creux, on pourra considérer qu'il n'est pas porteur, ou semi-porteur.
Des trous dans les murs ? Faites place nette : un artisan qualifié se charge de les retaper.
Je découvre le tarif estimatif
2. Contrôlez son épaisseur et son emplacement
Les murs considérés comme porteurs ont une épaisseur de 15 cm minimum, alors que les parois classiques, elles, dépassent rarement les 7 à 10 cm. Enfin, on considère toujours les murs extérieurs, en contact avec les fondations ou prolongés jusqu'aux étages supérieurs comme porteurs, mais ils peuvent être complétés par des structures centrales, elles aussi porteuses (à ne pas confondre avec certaines cloisons de séparation, qui ne jouent aucun rôle de soutien majeur).
Pour finir, identifier le matériau présent derrière une couche d'enduit peut également donner quelques indices sur la nature de la paroi. Ces tests restent toutefois indicatifs, et peuvent se révéler trompeurs. Seuls les plans initiaux ou une expertise d'architecte permettront de définir avec certitude la nature des murs dont il est question.
>> Vous aimerez aussi lire : Devis travaux, 5 éléments à vérifier avant de signer.
Comment casser un mur porteur ?
Installer une porte-fenêtre, ouvrir une pièce, gagner de l'espace... Les raisons pour lesquelles abattre un mur porteur sont nombreuses ! Complexe, cette opération doit, en revanche, être préalablement étudiée avec un architecte, qui calculera le transfert de tension à effectuer sur le support à installer en échange.
Première étape : réaliser les formalités administratives
Les travaux d'abattage de murs porteurs sont loin d'être anodins, et impliquent même de se plier à certaines obligations, avant de débuter. Si vous résidez en copropriété, rapprochez-vous d'un bureau d'études ou -idéalement- de l'architecte de l'immeuble, pour leur faire part de vos souhaits de transformation.
Il sera, dans certains cas, nécessaire d'établir un état des lieux contradictoire avec un huissier, s'il s'agit d'une cloison mitoyenne sur laquelle une intervention pourrait causer, ne serait-ce que de légers, écaillements de peinture ou fissures.
>> De son côté, le syndic de copropriété sollicitera divers documents, avant de rendre un avis favorable ou non à ce chantier.
Dans le cas d'une maison individuelle, c'est au service d'urbanisme de la Mairie qu'il faudra s'adresser, si les modifications prévues impactent l'aspect de la façade extérieure.
Vos étagères murales traînent depuis des semaines dans leurs emballages ? Prenez rendez-vous avec un pro pour redonner vie à votre intérieur !
Seconde étape : se rapprocher de professionnels
Dans un second temps, un architecte DPLG habilité déterminera la faisabilité du projet, et un bureau d'études techniques (BET) explicitera les méthodes employées pour ouvrir ou abattre la paroi, selon d'approfondis calculs de structure. Une fois ces études réalisées, vous devrez faire appel à une entreprise spécialisée dans la démolition.
Pour finir, il sera nécessaire de mettre en place, selon le besoin :
- Des poutrelles sur sommiers (poutres IPN), qui soutiennent la répartition de charge des étais ;
- Des portiques, convenant à de plus grandes ouvertures et répartissant la charge sur deux imposantes poutrelles scellées au sol ;
- Un moisage, mettant en œuvre un U de part et d'autre du mur, relié par des tiges filetées.
Destinés à répartir les charges entre le sol et le plafond, ces divers jambages, linteaux et étais éviteront de mettre en péril la structure de la construction, lors du sciage de la paroi !
Modifier la distribution des pièces est une opération très fréquente dans les travaux de rénovation de maisons ou d'appartements. Il convient toutefois de prendre un certain nombre de précautions et de s'entourer de professionnels lorsque celle-ci implique d'intervenir sur le squelette même du bâtiment.
Vous avez une remarque ou une question ? Échangez dans les commentaires !
La Rédaction vous recommande :
- Comment rénover un appart' haussmannien sans le dénaturer ?
- 10 points à vérifier avant d'acheter un appartement
Références :
Commentaires :