Organe de sécurité plutôt discret, le disconnecteur n'en demeure pas moins primordial dans toute installation reliée au réseau d'eau public. Véritable sas entre ce dernier et le réseau privé, le disconnecteur s'assure alors qu'aucun mélange d'eau n'ait lieu. Faisons le point sur ce composant, qui trouve toute sa place avec les chaudières domestiques ou collectives.
À quoi sert un disconnecteur de chaudière ?
Le disconnecteur est un dispositif antipollution destiné à protéger le réseau public de distribution d'eau potable de toute pollution par l'eau sale d'autres réseaux. Dans le cas d'une chaudière, celui-ci évite ainsi les retours d'eau de chauffage (chargée en "boues", en antigel, en produits chimiques...), dans le réseau public.
Pour ce faire, cet organe, composé d'un clapet anti-retour, régule les inversions de flux et les siphonnages, en contrôlant les variations de pression en permanence, de façon à éviter :
- Les surpressions (sans risques de pollution), lorsque la pression dans le réseau est supérieure à la pression de l’installation ;
- Les pollutions par retour d'eau, lorsque la pression du réseau est moindre que celle de l’installation et que le liquide caloporteur refoule vers le réseau d’eau potable ;
Est-il obligatoire ?
Oui. Selon le Code de la Santé Publique, l'article 16.3 du Règlement Sanitaire Départemental Type et la Société Méridionale des Eaux, "toute personne propriétaire d'une installation raccordée au réseau d'eau potable doit protéger ce dernier à hauteur des risques qu'il lui fait courir".
Les ensembles de protection contre les retours d’eau sont ainsi régis par la norme NF EN 1717, qui distingue différents types d'équipements, et les contextes de leur installation :
- Le modèle CA, dit "non-contrôlable", est utilisé dans les installations de chauffage central domestiques équipées d'un générateur de chaleur dont la puissance calorifique est inférieure à 70 kW ;
- Le modèle CB se trouve principalement sur les chaudières murales de moins de 70 kW, et dispose de caractéristiques identiques au disconnecteur de type CA ;
- Le modèle BA, dit "à zones de pression réduites contrôlables" est utilisé dans les installations dont la puissance est supérieure à 70 kW, dans les circuits d'eau glacée ou dans les réseaux d'incendie ;
Où placer un disconnecteur de chaudière ?
Spécifiquement conçu pour créer une zone de séparation sécurisée (chambre intermédiaire) qui évite tout contact entre les eaux (saine et polluée) des deux réseaux, le disconnecteur doit être placé :
- En dehors de toute zone inondable ;
- Dans un espace non encombré et facile d'accès (et dans les parties communes d'un immeuble, lorsqu'il s'agit d'un dispositif de protection BA) ;
- En amont de la chaudière (entre le réseau public et le circuit de chauffage interne) ;
- Avant le robinet de remplissage ;
- À proximité du réducteur de pression ;
- En amont d'un filtre nettoyable, avec robinet de vidange ;
>> Notez que l'utilisation de clapets antipollution (contrôlables ou non), n'est pas appropriée pour isoler le réseau d'eau potable des circuits d'eau d'un chauffage central. Faussement assimilés aux disconnecteurs, ces derniers sont réservés aux eaux de catégorie 2 et sont obligatoires, par exemple, après le compteur d'eau privatif ou en amont des adoucisseurs...
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Généralement intégré à toutes les chaudières, le disconnecteur ne l'est, pour autant, pas sur les autres générateurs de chaleur (pompes à chaleur...). Obligatoire, cet équipement -dont l'installation et l'entretien incombent au propriétaire du générateur- permet pourtant d'éviter les reflux d'eau de chauffage, responsables de plus de 20 % des cas de pollution du réseau public.
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