ACTU - À partir du 1er juillet 2022, les particuliers ayant recours au chauffage au fioul pourront remplacer leur chaudière par un modèle neuf, à condition qu'il soit alimenté par un biocombustible.
Soulagement. Alors que l'interdiction d'installer ou de remplacer leurs chaudières au fioul 100 % fossile plane sur 3,5 millions de foyers, ceux qui le souhaitent vont pouvoir profiter du lot... de consolation. En effet, le décret 2022-8, paru au Journal officiel le 6 janvier 2022, se veut plutôt rassurant pour le devenir des installations.
"Pourront être installés dans les bâtiments tous les nouveaux équipements utilisant les réseaux de chaleur, l'électricité, la biomasse, l'énergie solaire ou géothermique, le gaz, ou encore un biocombustible liquide, y compris le biofioul, composé en partie d'huile de colza, à hauteur de 10 % ou 20 %, F10 ou F20, dès lors qu'ils respecteront le plafond d'émission de 300 gCO2eq/KWh PCI", apprend-on, ainsi, sur le site officiel de l'Administration.
Une nouvelle vraiment bienvenue, notamment pour les habitants des zones rurales, généralement moins bien desservies par les réseaux de chaleur et de gaz. "Dans les zones périurbaines ou les communes qui ne possèdent pas de réseau de gaz naturel, cette interdiction du fioul était perçue comme catastrophique par la majorité des personnes concernées", explique La Dépêche, citant l'UFC-Que Choisir.
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Un boulevard pour le colza
Énergie nouvelle, constituée de fioul domestique et d'EMC -ester méthylique de colza, cultivé par 80 000 agriculteurs en France, le biofioul offre de nouvelles perspectives et semble bien avoir tout en main pour répondre aux enjeux des transitions énergétique et environnementale.
De nombreuses organisations professionnelles, dont la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) et la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) se sont, alors, réjouies, dans un communiqué de presse commun, de la publication dudit décret.
"Cette mesure réglementaire, annoncée dès juillet 2020, concrétise une étape majeure de la transition du fioul domestique 100 % fossile vers un biocombustible liquide et permet de maintenir ouvertes différentes options pour le chauffage en fonction des caractéristiques des logements", détaille-t-il.
Et, Éric Layly, Président de la FF3C, de réagir qu'"avec ce décret, le ministère de la Transition écologique se donne les moyens de concrétiser son engagement d’accélérer la disparation progressive du fioul 100 % fossile au profit de solutions plus vertueuses en matière environnementale, [validant] ainsi, sans pénaliser les ménages concernés, l’alternative du biocombustible liquide de chauffage qu’incarne le biofioul".
À noter, également, que des biofiouls contenant 5 % d’EMC sont déjà disponibles sur le marché "en pleine compatibilité avec les chaudières en service actuellement", mais que de nouveaux équipements "biofioul ready" pour le F30 (composé à 30 % d'EMC) seront en vente dès la mi-2022. Objectif : "atteindre les 50 % de présence d’EMC [en 2028, ndlr.] et 100 % d’ici à 2040", précise HabitatPresto.
Jusqu'à 4 000 € d'aides
En marge de la publication du décret, le Gouvernement n'a pas manqué de rappeler que des accompagnements financiers encourageaient le renouvellement des équipements, qu'il s'agisse du "Coup de pouce chauffage", du "Coup de pouce chauffage des bâtiments tertiaires" ou de la désormais bien connue "MaPrimeRénov'" (relevée de 1 000 €, entre avril et décembre 2022). Cela, alors que le guichet d'accompagnement à la rénovation énergétique "France Rénov'" a vu le jour le 1er janvier dernier.
>> Lire aussi - Rénovation énergétique : les "coups de pouce" se renforcent !
Un sondage réalisé par OpinionWay en juillet 2021 a révélé que 76 % des utilisateurs de fioul seraient prêts à utiliser du biofioul, alors que 68 % d'entre eux n’envisagent pas de changer d’énergie de chauffage.
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